ÉDUCATION ( 5-6-2011)

      UN  SYSTÈME   ÉDUCATIF   A  CONSTRUIRE  OU  A RECONSTRUIRE

   Kanyi kanyan,  lentement  mais surement, Ayiti ap desann ; wi l ap desann. L ap  degrengole ; wi  l ap  degrengole .  L ap plonje ; wi l ap plonje ak tout vitès.

   Personne pour ralentir, pour freiner cette course vertigineuse, cette précipitation étourdissante, disons mieux : mortelle.

   L’élite ! Quelle élite!  Elle ne s’occupe que de prébendes. D’ avantages  mesquins. De l’argent! Toujours  de l’argent mal acquis, sans effort. Le concept de  PATRIE n’existe pas, ne doit pas exister. Pour certains, AYITI , guerre de l’Indépendance, sacrifices énormes des esclaves, c’est-à-dire de  nos ancêtres  ne sont que  leurre, fable relevant  de l’imagination fertile des rêveurs.

   Et pourtant, ce qui est bien clair, bien certain, bien réel, bien visible, c’est que  99% de la population végètent dans une misère noire : << ti trip ap vale gwo trip >>. Ils sont cernés de toutes parts.

   Quant à l’EDUCATION  qui devrait constituer la pierre angulaire, la pièce maîtresse  au programme de tout gouvernement  qui voudrait  contribuer à l’avancement et  au développement de notre pays, elle (éducation ) est  reléguée aux oubliettes de leur administration. Aucun plan sérieux, rodé, charpenté pour tacler et résoudre ce problème dans toute sa profondeur, dans toute sa complexité . Et, ceci, depuis  notre  indépendance. Oui, des tentatives  ont été faites : sous l’administration  du roi Henri Christophe dans le Nord, puis sous celle du président   Geffrard et  plus près de nous, sous celle du président Dumarsais ESTIME. Et depuis, rien  de sérieux, rien de valable. La paysannerie  est aux abois. Les familles  de nos bidonvilles  décrépitent  et  perdent tout espoir.

   Il y a de cela quelques années, les autorités du ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle ( MENFP) ont, tour à tour, désaffecté : Chatard, Dufailly, Laborde, Lesson, Bonneau, etc Puis, le ministère de l’Agriculture a fermé les trois écoles moyennes d’Agriculture dont : Damiens ( Ouest ); Papaye (Centre ) et Pont Sondé ( Artibonite ). Pour quelle raison? Personne ne sait et personne n’ose offrir de solutions constructives et un plan graduel  bien planifié,.Ce qui est aujourd’hui indispensable  << C’est la priorité des priorités>>

. Mais, disons bien haut : aucun pays ne peut franchir l’étape du sous développement  sans un SYSTÈME ÉDUCATIF cohérent, bien charpenté et conduit avec rigueur et vigueur par des éducateurs préparés et expérimentés.

   M. Maurice Dartigue dans les années 40 avait préparé un plan. M. Joseph C. Bernard au début  des années 80, avait présenté son plan de réforme qui a été voté par la chambre unicamérale de l’époque. Mais, où en est-on aujourd’hui ? Pourquoi l’ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL est-il relégué à l’arrière plan au MENFP ? Oui, on en parle à certaines occasions, mais juste pour la galerie, pour faire dormir ceux qui agitent les notions de  PATRIE, PATRIOTISME, DÉPENDANCE presque totale ou ABANDON à 100% de la paysannerie et des couches citadines nécessiteuses. Si le peuple  est  éduqué : la corruption, le << souflantchou >> << restavèk >> et toute cette cohorte  de politiciens sans idéal finiront  par disparaître.

   Après Bernard, en l’année 1995-96, le gouvernement du président  Jean Bertrand Aristide,n’avait-il pas préparé le PLAN NATIONAL D’ÉDUCATION ?  Dans ce contexte,  des  représentants des 10 départements géographiques du pays  s’étaient réunis  à Club MED ( l’actuel club Indigo ) sous la présidence du ministre  Mme Myrtho Célestin Saurel,  pour discuter, sanctionner et finaliser le document.

   Aujourd’hui, que sont devenus ces DEUX DOCUMENTS ? Pourquoi tourne-t-on toujours en rond quand l’ÉDUCATION devrait constituer la priorité des priorités de tout gouvernement qui se respecte et qui devrait RESPECTER le peuple ayisyen dans toutes ses composantes.

   Depuis le transfert  de l’ENSEIGNEMENT RURAL (1976 ou 1978 ) au ministère de l’Education Nationale, AYITI glisse dangeureusement, inexorablement vers l’abime. Ce transfert vient aggraver le déclin de deux départements ministériels d’une extrême importance pour le développement du pays. Le ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles  et  du Développement Rural n’a plus d’antennes dans les sections communales. Les agronomes continuent à refuser de se rendre dans nos communes. Par conséquent, les messages aussi bien que le travail d’encadrement de la paysannerie devinrent inexistants. Tout cela, nous conduit  vers l’accélération de la DÉFORESTATION ,  de la bidonvilisation de nos grandes villes et le départ des familles vers nos villes et bourgs. Les jeunes paysans prennent  le chemin, la route de la mer, de la frontière avec tout ce que nous savons.

   Les techniciens  de l’Enseignement Rural n’étaient pas bien accueilli au ministère de l’Éducation Nationale parce qu’en général, d’anciens boursiers bien préparés, ils mettaient l’accent sur le  développement  communautaire  tandis qu’au ministère de l’Éducation Nationale, l’accent est exclusivement mis sur l’aspect académique, disons mieux : le bourrage de crâne. . Des ouvrages bien appropriés aidaient nos petits écoliers paysans. Toutes les écoles rurales étaient régulièrement supervisées.

   Ajoutons que les Écoles Normales Rurales ont préparé des échantillons d’hommes comme : Maurice Dartigue, Jean Brierre, Joseph C. Bernard, pour ne citer que ces trois. Je ne peux mentionner ceux qui ont fait honneur à l’École Normale Rurale de Damiens sans relater  la fermeture de  deux Écoles Normales, entre 1998 et 2000 : ÉCOLE NORMALE RURALE DE DAMIENS  et ÉCOLE NORMALE DE MARTISSANT.

   Maintenant, posons-nous certaines questions sur le comportement de nos ENSEIGNANTS vis-à-vis du système qui représente leur source de revenu, leur gagne pain quotidien.

   Au niveau de nos villes, l’enseignant  travaillant dans une école publique  proche de son domicile envoie  ses enfants parcourir des kilomètres et des kilomètres pour se rendre à une  école de <<  RENOM,>> . Cet enseignant éprouve une certaine  fièrté à agir de la sorte.

   Dans  nos bourgs, nous rencontrons le même comportement.

   Quant à ceux  de nos sections communales, ils  font des sacrifices énormes pour envoyer leurs enfants en ville. Le comble, ces enfants éloignés de leurs parents vivent sans une supervision réelle. La personne, soit disant responsable, n’a, en fait, aucun  contrôle sur ces enfants. Dans d’autres  cas , la mère rentre en ville ou au bourg. Ainsi, la famille est disloquée, sans oublier des cas d’adultère  des deux còtés. En outre, les enfants, en grande majorité, ne peuvent continuer leurs études, d’où : prostitution, délinquance et tous les autres fléaux de notre société. Dans certains cas, malgré leurs multiples  problèmes , certaines écoles dans certaines sections communales offrent une meilleure qualité d’éducation que les écoles de nos villes.

   Maintenant, quid des enseignants qui arrivent constamment en retard dans leurs écoles fonctionnant  déjà  à DOUBLE VACATION ( 31/2 à 4 hres par jour ). Que dire de ceux  qui s’absentent régulièrement sans motif valable et d’autres qui abandonent purement et simplement leur poste tout en continuant à percevoir leur salaire .

   Le premier et principal élément dans une école est la DISCIPLINE. A ce compte, c’est un IMPÉRATIF, une OBLIGATION pour le MENFP de  prendre des dispositions en vue de rétablir LA DISCIPLINE, l’ORDRE dans nos établissements scolaires, s’il veut aider notre pays à sortir du gouffre.

                         ÉDUCATION  AU  RABAIS

   Au début des années 50 , sous le gouvernement de Paul E. Magloire, des chefs de section de la commune de Saint Michel de l’Attalaye, conduisaient au tribunal , chaque semaine , des parents qui refusaient d’envoyer leurs enfants à l’école.

   Mais, chose étonnante, la population haïtienne, au cours des années 57-58, reconnaissant la valeur de l’éducation, commençaient à exercer de fortes pressions sur le gouvernement de François Duvalier pour la création de nouvelles écoles. Ainsi, le ministre de l'Éducation Nationale de l’époque, le R.Père Jean Baptiste Georges, prit la décision de faire loger DEUX ÉCOLES différentes dans le même bâtiment à des heures différentes. Ainsi, vit le jour l’école à DOUBLE VACATION, c’est-à-dire, chaque école fonctionnant 3 ½ à 4 heures par jour. Dire que les normes pédagogiques exigent 6 heures par JOUR ou 30 heures par SEMAINE

  Nombreuses sont les écoles qui travaillent à DOUBLE VACATION. L’ouverture des lycées dans nos communes a énormément compliqué cette situation. L’ouverture  de ces lycés était faite sans une bonne planification. Des ordres sont passés à certaines écoles fondamentales qui travaillaient à TEMPS PLEIN, c’est-à-dire 6 heures par JOUR de réduire leur nombre d’heures de classe à 3 ou 4 heures pour permettre à ces lycées de fonctionner. QUELLE ABERRATION! QUEL CRIME!  Les petits enfants de nos communes et de nos faubourgs  paient toujours le pot cassé. << se ti nèg andeyò, yo pa dwe twò fò >> Comment donc constamment maintenir le peuple dans cet état d’esclavage ? Nous dénonçons avec FORCE cette injustice criante

   NOMBRE D’HEURES DE CLASSE

   Les normes pédagogiques exigent 6 heures de CLASSE PAR JOUR ou 30 heures PAR SEMAINE. Nous n’inventons rien. Nous suggérons  au  ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle ( MENFP ) de prendre des dispositions pour faire FONCTIONNER EFFECTIVEMENT  TOUTES LES ÉCOLES DU PAYS à 6 heures PAR JOUR ou 30 heures PAR SEMAINE à partir de la nouvelle  année scolaire 2011-2012. RENDONS JUSTICE AU PEUPLE HAITIEN

 

   COMMENT RECONSTRUIRE NOTRE SYSTÈME ÉDUCATIF

A .-   RESTRUCTURER LE MENFP. Mettre à sa place : UNE COMMISSION NATIONALE D’ÉDUCATION comprenant quatre ( 4 ) paliers ou segments :

   1 .-ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL du Pré-Scolaire à la 9 e Année inclusivement.

   2 .-  ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

   3 .-  ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL – VOCATIONNEL – TECHNIQUE

   4 .- ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR avec au moins TROIS GRANDES UNIVERSITÉS

         Régions :  GRAND  NORD ( Artibonite , Nord Ouest; Nord ; Nord Est ; Centre) – OUEST -  GRAND SUD ( Sud Est – Sud – Grand’ Anse – Nippes )

   Cette même configuration doit se retrouver au NIVEAU DÉPARTEMENTAL. En outre, une commission composée de : a ) l’évêque,; b ) un pasteur ; c ) un représentant du vaudou ; d ) deux ( 2 ) autres citoyens. Cette commission ne sera pas rémunérée. Elle aidera la commission scolaire départementale dans ses multiples activités.

   Une commission de SOLIDARITE NATIONALE ET INTERNATIONALE sera aussi nommée au NIVEAU NATIONAL

B .-  RÉTABLIR L’ORDRE,- LA DISCIPLINE à  tous les échelons du système

       UN CONTROLE minutieux est à exercer afin d’encadrer, de stimuler, de motiver ,  de porter l’ENSEIGNANT  et les TECHNICIENS à bien remplir leur devoir. A ce compte, actuellement  le MENFP dispose d’un outil capable de l’aider à résoudre ce problême  au point de vue ADMINISTRATIF et PÉDAGOGIQUE . Il s’agit  d’un  <<LIVRET DE PRÉPARATION JOURNALIÈRE DE L’ENSEIGNANT >>. Il y a au moins 5 à 6 copies au MENFP dont 4 entre les mains de l’actuel ministre Joel Desrosiers Jean Pierre et les autres à la Direction Générale.

-       METTRE  FIN  AUX  NOMINATIONS  POLITIQUES

-          - ACCORDER priorité de l’EMPLOI : a ) aux diplômés de nos ENI ou encore mieux CFEF ( Centre Formation Enseignement Fondamental ) ; b ) aux recrutés par voie de concours.

-          Les politiciens doivent s’efforcer à ne pas intervenir dans les questions administratives  du MENFP. Nous disons  que  les questions relatives  aux : 1 ) nominations ; 2 ) transferts ; 3) discipline ; 4 ) bourses d’études,  5 ) discipline etc, etc relèvemt de la compétence exclusive du ministère.

C .- CONVERTIR  nos ENI ( Écoles Normales d’ Instituteurs ) en CFEF ( Centre Formation Enseignement Fondamental )

                                  MISSION DES CFEF

   1 .- Préparation Initiale des élèves-maîtres, des Directeurs d’écoles et des Superviseurs

   2 .- Préparation Continue des enseignants , des directeurs d’écoles et des superviseurs  en service

   N.B. Les CFEF bien réorganisés doivent   a) organiser périodiquement des séances de recyclage ou de  formation pour leurs professeurs ; b ) recevoir un plus grand nombre de postulants ( étudiants, enseignants , directeurs d’écoles et superviseurs en service)

   En outre, ils doivent offrir leur service 6 à 7 jours par SEMAINE

D .- OUVRAGES DE TECHNIQUES D’ENSEIGNEMENT  et  OUVRAGES

       CLASSIQUES

   Il faut, dans tout  système éducatif dynamique,  produire  des  ouvrages de techniques d’enseignement  pouvant servir les professeurs de nos CFEF, nos futurs enseignants  (étudiants des CFEF ), tous les enseignants diplômés ou recrutés à améliorer la qualité de leur enseignement au  bénéfice des élèves. Il en est de même des directeurs d’écoles et des superviseurs dans leur tâche de préparer des journées pédagogiques et de bien superviser les enseignants.

   Chez nous, nos professeurs sont des  << magister dixit >>. Ils dictent des notes  et  l’enseignant  ou l’étudiant est obligé, pour les examens, de les mémoriser en vue de remettre , assez souvent les dictées du professeur. Il n’y a presque pas de bibliothèques voire d’ouvrages  techniques  ( pédagogiques ) de référence. Ainsi, les études terminées, l’enseignant  est seul, bien seul.  Aucun ouvrage de consultation, de recherches. Comment s’attendre à une véritable amélioration qualitative du système. Quant aux recrutés, ils sont toujours seuls, n’ayant aucune notion sur l’HORAIRE, sur l’administration d’une salle de classe, encore moins des notions de techniques  d’enseignement. Il en est de même des directeurs qui, en  grande majorité, sont  sans préparation administrative et pédagogique.

   Les superviseurs, en général, ne sont pas des diplòmés. Avant leur nomination, ils ne reçoivent aucune formation spéciale en administration et supervision scolaire voire en techniques d’enseignement, en développement et organisation communautaire.

   Enseignants, directeurs et superviseurs doivent avoir des notions de développement communautaire : caractéristiques  d’une communauté; ressources : physique, humaine, matérielle, les leaders, etc, etc pour pouvoir agir à bon escient sur cette communauté. Alors, comment donc un système pareil peut-il faire avancer  l’éducation  chez nous  sans  de solides documents.

   Pour cela, il conviendrait d’encourager des techniciens  à produire, en  urgence, des ouvrages de techniques d’enseignement sur : a ) disciplines  du langage ; b ) math   c) sciences sociales ; d ) sciences expérimentales ; e ) développement communautaire   f)  administration et supervision scolaire , etc,

   En passant,  mentionons que durant  notre passage à la DFP ( Direction Formation et Perfectionnement  du MENFP 8/1995-1998 )  , nous avons  eu la chance de rencontrer certains anciens étudiants de l’École Normale Rurale de  Damiens qui nous avaient  encouragé à reprendre notre plume en vue de contribuer à dôter le système de certains ouvrages techniques. Avec la collaboration de certains d’entre eux, nous avons repris et modernisé notre ouvrage  <<  ESSAI DE MÉTHODOLOGIE OU BRÉVIAIRE DE L’ENSEIGNANT  >>, disciplines du langage, mais malheureusement, comme pour notre << LIVRET DE PRÉPARATION JOURNALIÈRE DE L’ENSEIGNANT  >>, deux ouvrages déjà homologués par le MENFP. le ministre n’est pas intéressé à saisir les taureaux par les cornes en vue d’arriver à une effective amélioration qualitative de l’enseignement  chez nous.

   Par exemple, au lieu de mettre le << LIVRET >> en application, le MENFP, il y a de cela 2 à 3 mois, préfère dépenser 23 à 32 millions de gourde pour un INVENTAIRE GÉNÉRAL du système. A notre  avis, c’est de l’argent  gaspillé si on est habitué à constater le travail de notre ministère. Ce sont bien les taxes des contribuables ?

   Par ailleurs, l’offre est totalement en dessous de la demande. Le ministère ne dit-il pas qu’il y a plus de 100 sections communales sans aucune école du secteur public? Apali papa 207 ane  endepandans  e tout seksyon riral sa yo pa gen youn ti lekòl piblik ladann.

   L’impression est que tous ceux qui travaillent au MENFP doivent avoir comme objectif : << tete bèf la nèt alkole…mete bouch nan manmèl bèf la, nan tete bèf la men pa janm panse retire l … >> Ne jamais penser à offrir une collaboration agissante et capable de provoquer des prises de conscience en vue d’arriver à résoudre notre problême  éducatif qui menace de faire engloutir notre AYITI.

   En outre, nous avions commencé à réunir des documents sur les techniques d’enseignement des Sciences Sociales et des Sciences Expérimentales, mais le refus total, absolu du ministère, disons mieux du ministre Jean Pierre lui-même nous contraint de stopper momentanément nos recherches. Il en est de même d’un autre jeune technicien qui avait la charge de préparer un ouvrage sur les techniques de l’enseignement des maths, toujours au niveau fondamental. Lui aussi a perdu d’enthousiasme.

                                      OUVRAGES   CLASSIQUES POUR LES ÉLÈVES

   Quid des ouvrages classiques pour les élèves ? Qui est en  charge ?  Le tableau est en face de chacun de nous et il est bien navrant. Deux ou  trois  grandes maisons d’édition semblent avoir le monopole: conception et édition.. Mais comment, les enseignants eux-mêmes ne devraient –ils pas être encouragés , motivés à écrire de bons manuscrits qui reflettent la réalité des enfants, c’est-à-dire, s’inspirant, se basant sur le VÉCU et surtout provoquant , soulevant l’enthousiasme des enfants à réfléchir, à résonner, à agir, à prendre des résolutions, à transformer leur milieu, leur environnement. Mais, en est-il ainsi ?

   Ajoutons que depuis Décembre 2009, nous avons un manuscrit : <<  HISTOIRE D’UNE ÉCOLE  >>, ouvrage de LECTURES EXPLIQUÉES  ( 5 et 6 e Année ) à la Direction du Curriculum et Qualité du MENFP. Devinez, chers amis pourquoi  ce manuscrit  reste encore dans les tiroirs de cette direction ? Devinez ! Devinez ! Le Directeur Général du MENFP qui avait reçu et remis le projet à la DCQ ne dit mot. Il devient  << bèbè >> Dire que nous  avions fréquenté la même ÉCOLE NORMALE, mais à  des années différentes . Nous sommes son devancier de plusieurs années.

   En guise  de conclusion pour ce chapitre, il convient de noter que la FORMATION A DISTANCE, malgré son aspect pratique  ne peut jamais remplacer  la présence physique  du professeur ou du formateur et des ouvrages de recherches. Par ailleurs, n’oublions pas que notre pays est électrifié à peut-être 20 % sur l’ensemble du territoire national.. A chacun de tirer les conclusions nécessaries.

E .-   CONSTRUCTION DE NOS ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES

   Là encore, le bât blesse. Comment parler de système éducatif à construire ou à RECONSTRUIRE  sans jeter un coup d’oeil sur l’état lamentable, anti-pédagogique de nos bâtiments scolaires.

   La situation est trop triste, trop grave pour la dépeindre. Avons-nous, en fait, de vraies constructions qui répondent, de nos jours, aux  normes pédagogiques?

   En dehors de certains établissements de nos différentes  congrégations religieuses, de certains lycées et très très peu d’écoles privées, rare, extrêmement rare sont les écoles publiques qui répondent aux critères modernes de construction d’école.

   Il y a, en effet, des prérequis pour construire une école. Il y a aussi des spécialistes en construction d’établissements scolaires. Dans le temps, la Division  du Développement Rural du Ministère de l’Agriculture,, qui était responsable de l’Enseignement  Rural, envoyait des ingénieurs se spécialiser, le plus souvent, au Mexique.

   En général, sans vouloir entrer dans de trop grands détails puisque ce n’est nullement notre branche de spécialisation, nous dirons :

   1 .- tenir compte de la superficie à construire en fonction du nombre d’élèves que l’école doit recevoir, naturellement sans oublier  l’espace proprement dit pour les salles de classe,  direction, salle des enseignants, secrétariat, infirmerie, cafétéria  (très important ), gymnasium pour l’éducation physique qui est d’une très grande importance et  un auditorium pour les assemblées générales.  L’auditorium peut être une construction moderne ou un hangard ou encore une grande tonnelle spacieuse car l’essentiel c’est d’avoir un espace assez grand   pour accueillir toute l’école  aussi bien que les parents pour les grandes assemblées.Ne jamais oublier qu’une école doit représenter un PHARE, un FLAMBEAU dans une communauté .

   Il convient aussi de mentionner que l’espace attribué à chaque salle de classe doit se faire en fonction du nombre d’élèves, le matériel à utiliser, c’est-à-dire: bancs ou tables ou encore chaises individuelles. La salle doit être très bien aérée, très bien ventilée car chaque élève a besoin d’un certain nombre de mètre cube d’air pour sa bonne respiration, en un mot sa santé.

   Les facilités sanitaires sont d’une importance capitale. La position des latrines ou encore WC moderne doit être prise en considération. L’eau de boisson aussi bien que celle des autres services constitue une obligation pour un établissement scolaire. Il en est de même des couleurs à utiliser pour peindre les salles de classe. On évitera les couleurs trop vives.

   Par ailleurs, il est impératif d’avoir une cour de récréation assez spacieuse , toujours en fonction de l’effectif de l’établissement .

   Pour nos sections communales, il conviendrait d’avoir aussi un espace pour le jardin d’expérimentation. L’enfant paysan, en dehors des activités académiques, doit développer des habiletés de jardinage . Ainsi,il sera bien armé pour sa vie adulte.

   Il y a, de nos jours, cette importante question à se poser quand il s’agit  de planification d’établissements scolaires : s’agit-il de construction dans nos villes , bourgs ou sections communales ?

   Dans nos villes et bourgs, ne serait-il pas mieux de construire de grandes écoles pouvant recevoir   700 , 800 , 1,000 ou davantage d’élèves au lieu de petites unités éparpillées mais tout en prenant en considération la distance à parcourir par les enfants. C’est une question d’une grande importance .

   Dans nos sections communales, il faut sérieusement penser à construire, en dehors des écoles à 3 ou 4 années , construire aussi   DEUX à TROIS ÉCOLES FONDAMENTALES COMPLÈTES ou EFACAP, c’est-à-dire allant du pré-scolaire jusqu’en 9 e année inclusivement. Ces EFACAP aideraient énormément la paysannerie à économiser en vue des futures dépenses en ville.

   Une ASSOCIATION DE PARENTS est indispensable pour chaque école. Le directeur et son staff ont obligation de motiver les parents à s’organiser et cette association doit faire partie intégrante de l’école.

   Nous ne faisons que soulever des idées. Il appartient au MENFP et qui sait aux futurs dirigeants de la COMMISSION NATIONALE D’ÉDUCATION de penser à une  planification  méthodique et systématique du système.

   ENSEIGNEMENT VOCATIONNEL -  PROFESSIONNEL - TECHNIQUE

    Nos différentes  INSTITUTIONS : Vocationnelle, Professionnelle et Technique, non seulement doivent être réaménagées tout en ajoutant d’autres disciplines nouvelles mais ouvrir d’autres à travers nos 42 arrondissements.

   Le MENFP entreprendra des démarches en vue d’obtenir des bourses de recyclage pour les professeurs et de spécialisation pour certains jeunes finissants.

   Les dirigeants de ces disciplines devraient  se loger à proximité  du bureau central .

                                  ENSEIGNEMENT SECONDAIRE.

   Au cours des 20 dernières années, l’enseignement secondaire a reçu une attention assez spéciale en augmentant le nombre de leurs établissements. Mais, ce qui est triste, assez souvent, le ministère est obligé de faire fonctionner des écoles fondamentales à temps partiel ou DOUBLE VACATION., en vue d’accommoder ces nouveaux lycées. Dans certains cas, il y a disparition totale de l’école. Par exemple: le lycée  Marie Jeanne à la première Impasse Lavaud à Port-au-Prince a pris la place de l’École Normale d’Instituteurs. L’École Normale Rurale de Damiens , entre 1998 -2000 a fait place à un Lycée.Chatard, à Plaisance. Il y avait à Chatard une école de métier de l’Enseignement Rural qui a totalement disparu et tant d’autres.

   Ajoutons qu’il est plus que temps pour le MENFP de prendre des dispositions pour le transfert  des : 7 e, 8 e et 9 e année à l’ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL suivant la Réforme Bernard.

   A ce niveau , les professeurs non diplòmés doivent subir un concours avant leur recrutement. Il nous faut à ce stade travailler pour une  éducation de qualité.

                              ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

   Ce segment du TOUT qui fait partie du système éducatif ne doit pas faire cavalier seul, étant un maillon de ce TOUT.

   Nous avons dans nos multiples interventions écrites et parlées, soulevé la question de l’urgence de la construction de trois UNIVERSITÉS  dont  UNE dans chacune de nos trois  grandes régions. Pour celle de l’OUEST, nous avons plaidé avec arguments à l’appui de ne pas l’ériger à Damiens qui est une terre fertile. Nous voulons espérer que les dirigeants prennent  en très sérieuse considération nos arguments exposés dans plusieurs articles.

   Nous ne pouvons terminer cette rubrique sans signaler que la trop grande majorité de nos écoles publiques et principalement non publiques sont des maisons d’habitation. En conséquence, ells ne sont pas recommandées pour abriter des établissements scolaires.  Pour nous, elles constituent de petites prisons avec de petites chambres pour empiler de petits êtres humains. Nous aimons répéter que ces bâtiments sont des bombes à retardement, car étant  parqués  pendant des heures, les enfants ne trouvent pas suffisamment d’air et plus tard, dans la vie, ils  vont développer certaines maladies graves. Chez nous, nous faisons tout au petit bonheur. N’étant pas trop habitué à organiser de sérieuses recherches, nous  trouvons que tout va bien et que nous rendons   un GRAND SERVICE à la NATION.

   Souhaitons que des crédits soient mis à la disposition des propriétaires d’écoles privées en vue de transformer leurs institutions en de VÉRITABLES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES, c’est-à-dire, prenant en compte tous  les prescrits d’une consruction pédagogique

F .-  FINANCEMENT DU SYSTÈME ÉDUCATIF.

   C’est peut être le chapitre d’une extrême importance car sans financement, aucun programme , aucun plan ne peut être  mis à exécution.

   Comment donc s’y prendre pour financer notre système éducatif? Nous pouvons trouver certains éléments de réponse dans notre ouvrage : << LE  PAYSAN ET SA VISION D’HAITI >>. En effet, dans un document  intitulé  << UN PLAN POUR RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE L’ÉDUCATION HAITIENNE  >>. soumis au gouvernement en exil  en 1993, via le premier ministre René Préval, nous avons proposé ce qui suit :LA CRÉATION D’UNE COMMISSION DE SOLIDARITE  NATIONALE ET INTERNATIONALE de 7 membres dont  quatre ( 4 ) de l’intérieur et trois ( 3 ) du dixième département.

   OBJECTIFS DE CETTE COMMISSION

   1 .- faire mieux connaître le pays et ses problèmes  notamment éducatifs

   2 .- sensibiliser, motiver les communautés tant nationale qu’internationale à sentir, à poser et à nous aider à résoudre les problèmes d’éducation du pays

   3 .-développer le dialogue, l’esprit d’entraide nationale et internationale à l’endroit du pays

   4 .- travailler en étroite collaboration avec le gouvernement , notamment  le ministère de l’Education Nationale vers la réalisation de ces objectifs

   5 .- sensibiliser les haïtiens de l’intérieur aussi bien que ceux de la diiaspora à contribuer financièrement à la résolution de notre grave problème d’éducation

   6 .-  créer d’autres sous commissions capable de l’assister dans sa lourde tâche

   7 .-  construire des écoles à travers le pays et une Université autonòme à Ti  Tanyen

   COMMENT Y PARVENIR  ?

   A .- INTÉRIEUR

-       Mobilisation de toutes les ressources du pays :

-       Tous les médias en général : parlé, écrit, télévisé , audio-visuel

-       Les artistes- les jazz – les sportifs – etc pour la présentation de shows payés dont les profits seront utilisés aux constructions : 1 ) d’écoles à travers le pays et 2 ) une université autonòme à Ti Tanyen et un mausolée à la mémoire des disparus

-       Les commerçants, les industriels, les intellectuels, les socio-professionnels, etc

-       Toutes les écoles généralement quelconque ( publiques et privées )

-        Les différents ministères et organismes d’état pour la formation de comités réceptifs à ce plan et leur  aide technique et matérielle

-       Toutes les Ambassades, tous les Consulats  et Organismes Internationaux accrédités dans le pays

-       Les syndiquats, les leaders communautaires établis à travers le territoire national

-       Les religieux en général: catholiques, protestants,

-       Les hougans, etc , etc

-            INTERNATIONAL

-       Toutes les communautés haïtiennes vivant à travers le monde sans distinction Tous les médias haitiens et étrangers comme CNN CBS NBC FOX etc etc

-       Les Organismes internationaux tels que ONU ; OEA et d’autres continents tels que : Afrique , Asie Océanie, Europe ou autres

-       Les associations haïtiennes : professionnelles, communautaires et financières établies en diaspora

-       Les artistes haïtiens et étrangers

-       Les sportifs haïtiens et étrangers

-       Les leaders noirs en général

-       Les Sénateurs et Congressmen

-       Les églises : haïtiennes et étrangères

-       Les grandes firmes américaines et internationales

-       Les syndicats

-       Tous les gouvernemets de la planète

-       Enfin, un ròle pour l’Ambassadeur Haïtien à l’ONU comme point de contact avec le monde

                        VOIES ET MOYENS

HAITI doit vivre et se développer à partir de ses ressources

 1 .- ORGANISATION DU SYSTÈME DES TRANSFERTS

   Tout pays qui veut avancer doit penser à se créer des moyens financiers. Depuis la parution du système de transfert vers les années 1970-71, l’État haïtien, parait-il, n’a jamais pensé à l’organiser afin de l’aider à résoudre ses grands problèmes

   A ce compte, je suggère au gouvernement démocratique de mon pays, à travers le dialogue avec : 1 ) la population en général et  2 ) les agents de transfert de régler  officiellement ce genre de business, via la Banque Nationale. De prélever soit 5 à 10 % sur chaque  transfert .

    2   LE SYSTÈME DE L’IMPOT LOCATIF est un qui mieux mieux chez nous. De grandes maisons et des châteaux se construisent  mais les propriétaires ne paient presque pas d’impòt. Assez souvent , ils s’entendent avec l’employé du service des impòts et violà.

   Plusieurs pays du monde établissent un impòt pour l’éducation, pourquoi , nous autres,  ne pouvons-nous  pas  suivre ce courant

   3 .- LOTERIE NATIONALE  et tous les jeux de hasard méritent d’être organisés ou réorganisés. Les profits réalisés doivent  être affectés à l’ÉDUCATION du pays

   4 .- ORGANISATION D’ACTIVITES ARTISTIQUES, SPORTIVES, CULTURELLES  tant en Haïti qu’en diaspora à encourager et dont  les profits seront destinés à résoudre nos problèmes d’éducation.

   5 .- Taxe de 5 gourdes sur chaque sac de riz importé , toujours au profit de l’éducation

   Nous venons donc , par ce présent dossier, ouvrir certaines avenues qui permettront à notre pays de sortir de CE TROU DÉJA TROP PROFOND dans lequel il se trouve depuis notre Indépendance. Nous n’avons, ensuite, nullement la prétention d’un travail achevé et parfait mais, nous espérons que l’HAITIEN prendra  son temps à le lire, à le relire encore une troisième fois avant de commencer les critiques.

   Nous sollicitons naturellement les critiques , mais critiques constructives, c’est-à-dire avec points positifs et points négatifs.

   Nous nous effaçons maintenant et laissons ce dossier faire son chemin

   VIVE LA NATION HAITIENNE

   VIVE LA JEUNESSE HAITIENNE

   VIVE LE PEUPLE AYISYEN DANS SON INTÉGRALITE

   QUE VIVE AYITI POUR TOUJOURS

Chesnel PHANORD

6 Mai 2011